Les pucerons en permaculture
Aujourd'hui, je te parle de permaculture et de pucerons.
Quelle est généralement ta première réaction en découvrant un grouillement de pucerons sur une de tes plantes ? Ou pire, plusieurs !
Probablement pas quelque chose d'agréable.
Les pucerons et leur plante, à l'instar des humains et leur planète, vont se démultiplier jusqu'à couvrir toute la plante. Et à force de puiser ses ressources, sa sève, vont détruire leur habitat. S'ils trouvent une autre plante intéressante, ils déménageront alors. Sinon, ils auront alors tout le loisir de se demander si c'était bien raisonnable de puiser les ressources jusqu'à rendre leur milieu de vie invivable. Sauf que c'est trop tard.
Alors ça, bien sûr, en permaculteurs que nous sommes et qui voulons améliorer nos écosystèmes, on veut éviter.
C'est là que le permaculteur il arrête de voir le puceron comme un ennemi et se dit qu'il doit bien avoir une utilité. Il remarque que si le puceron peut se développer sans contrainte et dégrader l'écosystème, c'est que peut-être il manque un élément, à son écosystème.
Et c'est là qu'intervient la fourmi.
La fourmi, elle va contrôler la population des pucerons. Comme les humains et les pucerons, la fourmi pourrait débarquer et se gaver de pucerons jusqu'à les faire disparaître. Mais contrairement aux humains et aux pucerons, elle va penser un peu long terme et tenter de trouver un équilibre : Ces fourmis vont limiter la propagation des pucerons ce qui aura pour effet d'épargner la plante.
La plante vit et nourrit les pucerons. Les pucerons vivent et nourrissent les fourmis. Les fourmis prélèvent les sucs qu'emmagasinent les pucerons.
Les fourmis font tout un tas de chouettes choses au potager ; elles mangent la matière organique au sol et aèrent le sol. Hélas aussi des moins chouettes ; si elles font leur nid sur une planche, elles vont donner du fil à retordre aux plantes qui veulent pousser là et, pour l'avoir vu, favoriser le développement de champignons pathogènes. Donc, fourmi, je dis oui, mais pas sur les plates-bandes.
Mais revenons à notre trio symbiotique :
Ainsi, elles trouvent un équilibre dans lequel tout le monde s'en sort. Mais la plante dans tout ça, qu'est-ce qu'elle en tire ? Ben oui, si elle ne profite pas de la situation, y a pas de boucle. Et s'il n'y a pas de boucle, c'est qu'il manque encore quelque chose à l'écosystème.
Avec le temps, les fourmis vont capitaliser un peu trop l'élevage de pucerons, et mettre à risque l'équilibre fragile qui les maintenait dans l'abondance. Et cette situation, elle va faire de l'oeil aux oiseaux.
Comme le développement des pucerons sur la plante aura été beaucoup plus lent grâce au contrôle des fourmis, ça aura permis aux oiseaux alentours de prendre le temps de repérer l'affaire. 🐦
Ainsi, après des semaines d'élevage tranquille de pucerons sur ma livèche, j'ai des oiseaux qui sont venus, plusieurs jours d'affilée, le soir, remettre un peu d'équilibre dans tout ça. Les pucerons & fourmis sont toujours là, ils ont juste subi un bel effondrement.
Lorsque l'oiseau vient prendre le snack accroché à une branche, il fait des déjections au pied de la plante, ce qui nourrit la vie du sol, donc la plante.
Et BAM, la boucle est bouclée.
Plante > Pucerons > Fourmis > Oiseaux > Bactéries du sol > Plante
Le cycle, baby, le cycle. 🤙♻❤️
Et ça marche pour à peu près tout ce qui fait peur au potager ;
- doryphores
- limaces
- papillons
...
Et même :
- champignons pathogènes
- fourmis
T'en connais certainement d'autres 😃
La question n'est pas toujours :
- "Comment je m'en débarrasse ?"
Mais :
-"Qu'est-ce qui manque à mon écosystème pour que cette espèce ne soit plus nuisible mais bénéfique ?"
Hug et belle aggradation à toi !
Note : Les photos ont été prises sur un plant de livèche après le passage des oiseaux. Avant, le tiers des tiges étaient devenues noires de pucerons & fourmis.